Moses Sumney : La voix hybride entre ciel et terre
Imagine un souffle qui oscille entre le murmure d'un ange et le cri d'une âme en quête de vérité. Moses Sumney est une expérience vocale à part entière. Ce chanteur, multi-instrumentiste et poète américano-ghanéen, s'est taillé une fanbase à contre-courant des tendances.
Sa voix plane quelque part entre un falsetto éthéré et des vibrations organiques. Dans son album "Aromanticism" (2017), il explore les nuances de la solitude et de l'identité dans des paysages sonores délicieusement introspectifs. Son second opus, "Grae" (2020), pousse plus loin cette expérimentation, mariant cordes classiques et sonorités électroniques dans une narration bicéphale sur l'ambiguïté émotionnelle.
Souvent comparé à des artistes comme Jeff Buckley ou Anohni, Moses défie pourtant les étiquettes. Ce n’est ni tout à fait du soul, ni totalement de l’électro ou du folk : c’est un couloir d’expériences où l’émotion est reine. Pourtant, malgré des critiques dithyrambiques de plateformes comme Pitchfork ou le New York Times, Sumney reste encore un trésor relativement caché.
Un artiste complet et engagé
Au-delà du vocal, Moses Sumney est aussi un conteur visuel. Ses clips, souvent co-réalisés par lui-même, sont des tableaux vivants, mélangeant minimalisme et intensité. Le single "Cut Me", par exemple, use de métaphores visuelles fortes pour déconstruire les idées préconçues autour de la vulnérabilité.