Les étoiles montantes à suivre
1. Bartees Strange
Originaire du Maryland (États-Unis), Bartees Strange est sans doute l’un des artistes les plus excitants de cette mouvance. Mélangeant rock alternatif et production électronique inventive, il s’est fait connaître avec son album Farm to Table en 2022. Véritable caméléon sonore, il passe avec aisance d’un titre aux influences post-punk criardes - à la Bloc Party - à une production synthétique qu’on croirait directement sortie d’un studio de musique house de Chicago.
Ce qui distingue Bartees, c’est sa capacité à insuffler de l’émotion brute tout en utilisant les outils modernes. Son morceau Heavy Heart, par exemple, est un chef-d’œuvre où guitare et synthés se complètent à merveille. Les amateurs de rock classique trouveront des structures qui leur parlent, tandis que les amoureux de beats électroniques apprécieront la profondeur de production qui habille ses compositions.
2. Leyya
Du côté de l’Europe, c’est en Autriche que le duo Leyya cultive sa touche singulière. Sophie Lindinger et Marco Kleebauer brouillent constamment les frontières entre indie-pop rêveuse et textures électroniques pointues. Leur single Butter a récolté des millions d’écoutes en mêlant une production éclatante à une mélodie délicatement nostalgique portée par des accords de guitare espacés.
Leyya s’intéresse aussi à une approche visuelle très forte, leurs clips flirtant avec l’art contemporain, à l’image de leur musique : éclatée, audacieuse et profondément ancrée dans leur époque. Ils incarnent cette génération d’artistes qui ne voit pas la technologie comme une menace mais comme une extension naturelle de leur créativité.
3. Son Lux
Certains diront : mais Son Lux est-il encore un "nouveau" talent ? Certes, leur nom tourne dans les cercles indie depuis plus d’une décennie, mais le trio américain réinvente constamment son identité. Leur équilibre entre rock orchestral, glitch électronique et production cinématographique leur vaut une place prépondérante dans cette génération de passeurs créatifs.
Avec des morceaux comme Easy, le groupe introduit des voix distordues, des crescendos dignes de bandes originales de films et une utilisation intelligente des groovebox. Preuve de leur audace, ils ont produit la bande originale hallucinante du film oscarisé Everything Everywhere All At Once, démontrant leur capacité à transposer leur univers à tous les médiums.
4. GoGo Penguin : là où l’électro caresse l’organique
GoGo Penguin, trio anglais souvent classé jazz (pour ceux qui veulent absolument le cataloguer), est un exemple parfait d'hybridité réussie. Basses acoustiques, claviers et batterie se marient ici avec des arrangements qui empruntent aux musiques électroniques autant qu’au rock contemporain.
La force de ce groupe réside dans ses performances live, où les structures répétitives (souvent proches de la techno minimale) et les improvisations organiques se rencontrent. Leur album v2.0 reste encore à ce jour un manuel pour quiconque souhaite tracer la ligne entre les genres sans faire de compromis.